On connaît tous le nom de Jacinda Ardern, Première ministre de Nouvelle-Zélande depuis 2017.
Élue députée à 36 ans, leader du parti travailliste d’opposition à 37 ans puis Première ministre la même année.
Brillamment réélue Première ministre en octobre 2020, tout semble lui réussir.
Mais derrière l’ascension aussi fulgurante qu’irrésistible, qui est donc cette femme ?
Comment est-elle parvenu à devenir si vite une leader respectée aussi bien sur le plan national qu’international ?
Dans cet article nous verrons à travers quelques exemples que ses succès ne doivent en fait rien au hasard…
L’expérience
Jacinda Ardern naît en 1980 sur l’Île du Nord en Nouvelle-Zélande.
Elle passe sa jeunesse dans son pays natal.
Fraîchement diplômée en sciences politiques, relations publiques et communication, elle va tour à tour :
- Travailler pour le cabinet de la Première ministre néo-zélandaise Helen Clark
- Travailler dans le milieu associatif à New York
- Travailler à Londres pour le cabinet du Premier ministre anglais Tony Blair
- Devenir Présidente de l’Union internationale de la jeunesse socialiste
- Revenir en Nouvelle-Zélande et intégrer le parlement sur la liste du parti travailliste
Ses différentes fonctions vont l’amener à s’intéresser de près aux questions liées à la jeunesse.
L’authenticité
En plusieurs occasions, l’authenticité de Jacinda Ardern marque les esprits.
C’est une personne qui n’a par exemple jamais caché sa passion pour la musique ayant été elle-même DJ.
Elle assume aussi très bien le fait de gouverner tout en étant mère de famille.
Devenue mère une fois au pouvoir, elle fera un discours remarqué le 24 septembre 2018 devant l’Assemblée générale des Nations Unies en présence de son partenaire et de leur bébé.
Autre exemple, en réaction à l’arrivée de la pandémie de Covid-19 dans son pays et au coup d’arrêt brutal de l’économie, elle fait voter une réduction de 20% de son salaire et de celui des membres du gouvernement.
Un geste symbolique fait en direction de ses concitoyens les plus durement frappés par la crise.
L’empathie
Le 15 mars 2019, des attentats terroristes surviennent dans la ville néo-zélandaise de Christchurch.
Le massacre fait 51 morts dans 2 mosquées de la ville.
Le drame bouleverse le pays et le monde entier.
La Première ministre se rend alors sur les lieux du drame et multiplie les gestes de solidarité à l’égard de la communauté musulmane.
Elle rappelle que le racisme n’est pas le bienvenu en Nouvelle-Zélande.
Moins d’une semaine après le drame, elle annonce l’interdiction dans le pays des armes semi-automatiques et des fusils d’assaut.
Plus tard elle dira :
« Muslim New Zealanders should be safe. Anyone who calls New Zealand home, regardless of race, religion, sex or sexual orientation should be safe. »
Autre éclairage sur sa vision empathique du leadership, elle explique :
“To me, leadership is not about necessarily being the loudest in the room, but instead being the bridge, or the thing that is missing in the discussion and trying to build a consensus from there.”
« It takes courage and strength to be empathetic, and I’m very proudly an empathetic and compassionate leader. I am trying to chart a different path, and that will attract criticism but I can only be true to myself and the form of leadership I believe in. »
« The true measure of leadership is the ability to confront the anxiety of the people of their time. That is the measure of a leader. »
Comme elle le souligne, un vrai leader ne fait pas les choses pour plaire.
Un vrai leader fait en son âme et conscience ce qui doit être fait devant une situation donnée pour préserver ou renforcer le bien commun.
L’appui de Jacinda Ardern en faveur du vote en 2020 pour la dépénalisation de l’avortement en Nouvelle-Zélande vient confirmer cet engagement.
L’inclusion
Quand elle parle à ses concitoyens, Jacinda Ardern emploie l’expression :
« Team of 5 million »
Si l’expression peut faire sourire au premier abord, elle témoigne en réalité d’un attachement sincère à la démocratie participative et au fait qu’aucun néo-zélandais ne doit être laissé sur le bas-côté.
Autre fait remarquable, Jacinda Ardern s’engage nettement sur la question de la diversité et de l’inclusion.
Par exemple, au sein du cabinet de Nouvelle-Zélande mis en place en 2020, on compte :
- 40% de femmes
- 25% de Maoris (dont Nanaia Mahuta nommée au poste de Ministre des Affaires étrangères)
- 15% de personnes provenant de la communauté LGBTQ+
- 15% de représentants des îles du Pacifique
La Première ministre met aussi en place dès 2019 un budget spécifiquement consacré au bien-être des habitants.
Au programme de ce budget :
- Santé mentale
- Mesures de soutien aux populations indigènes
- Lutte contre la pauvreté infantile
- Lutte contre les violences familiales
L’agilité
Jacinda Ardern est une communicante hors-pair !
Regardez par exemple ce Facebook live tenu depuis chez elle le 25 mars 2020.
Rappelez-vous, on est alors dans les débuts de la pandémie mondiale.
À l’époque, une vive inquiétude s’emparait du monde devant le déferlement d’un virus mortel jusque-là inconnu.
La Première ministre délivre à ses concitoyens une communication authentique.
Le ton est calme, la voix enjouée, l’apparence détendue.
Le message est à la fois clair et concis.
Aucun artifice ne se lit en elle.
Le contenu de son message : s’enquérir des aînés, rester à la maison et briser la chaîne de transmission du virus sauvera des vies.
Ni plus, ni moins.
L’avenir lui donnera raison.
Au moment où j’écris ces lignes, on compte environ 2600 contaminés du Covid-19 dont 26 décès pour une population néo-zélandaise estimée à environ 5 millions d’habitants.
Grâce à des actions rapides, déterminées et à l’insularité du pays,
La contagion en Nouvelle-Zélande a été contenue.
De précieuses vies ont été sauvées.
La confiance mutuelle entre la dirigeante et son peuple s’en est alors trouvée grandie.
Une leader qui prend ses responsabilités.
Des mots simples remplis d’humanité.
Des actions décisives et une gestion de crise magistrale !
Bien sûr Jacinda Ardern n’est pas parfaite, personne ne l’est.
L’impact de la pandémie de Covid-19 a durement affecté la population mondiale et les néo-zélandais en particulier.
L’idée est simplement de rappeler par des faits concrets le sens du leadership selon Jacinda Ardern.
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