Tout avait si mal commencé.
Oui, si mal…
Vous savez, il faut le reconnaître, l’injustice commence souvent dès la naissance.
Si la vie était une course, certains la commenceraient à vide.
D’autres la commenceraient avec 10, 30 ou 50kg dans les jambes.
David Goggins est assurément de cette 2ème catégorie de personnes.
Cet article résume son incroyable parcours.
Pour cela, je me suis appuyé sur son livre Can’t hurt me et aux interviews qu’il a donné à la chaîne Impact Theory sur Youtube.
Vous allez découvrir l’histoire d’un revenant.
Celle d’un enfant battu et traumatisé devenu un athlète de l’extrême.
Surtout vous comprendrez comment il a réussi à :
- S’extirper d’une enfance calamiteuse
- Devenir lui-même
- Rester lui-même
Allons-y…
Un si mauvais départ
David Goggins naît en 1975 à Buffalo dans l’État de New York aux États-Unis.
Ses parents Jackie et Trunnis Goggins ont eu un premier enfant avant lui, Trunnis Jr., né en 1971.
Le père tient un roller-disco.
Véritable incarnation de la bêtise conjuguée à la violence, ce dernier force sa femme et ses enfants à travailler pour lui.
Le cauchemard commence pour David quand il a 6 ans.
Après l’école, il part travailler dans le club paternel presque tous les jours de la semaine.
Les doubles journées s’enchaînent alors, harassantes.
École, travail.
Travail, école.
Il n’est pas rare que le petit David travaille jusqu’à minuit.
Manger et « dormir » au club deviennent alors une habitude.
Dormir entre guillemets car trouver le sommeil dans un tel lieu relève bien sûr de la gageure.
Sans surprise, les choses tournent mal…
Le petit David somnole en cours et ses résultats scolaires s’effondrent.
Il n’apprend plus rien.
Et un malheur n’arrivant jamais seul…
Le père bat sa famille.
Sous n’importe quel prétexte, mère et enfants prennent une volée de coups.
Les infâmes raclées se font de plus en plus violentes au cours des années.
La mère, Jackie, trouve finalement le courage d’échapper au tyran lorsque David a 8 ans.
Semi-libération car le fils aîné Trunnis Jr. décide de rester aux côtés de son père.
David ne reverra presque plus son grand frère après ça.
Toujours est-il que dans l’échappée, David et sa mère gagnent la petite ville de Brazil dans l’Indiana.
Personne ne les y attend.
Sans moyen de subsistance, mère et enfant tombent dans une grande pauvreté.
La mère parvient à trouver un emploi à temps partiel et dégote un appartement au loyer de 7$ par mois.
Bien entendu, vous pouvez imaginer l’état du logement à ce prix…
Le cauchemar s’alourdit encore un peu plus lorsque le petit David se met à recevoir quotidiennement des insultes racistes.
On le menace même de mort parce qu’il est noir.
Trop c’est trop…
Traumatisé, anxieux et dans l’insécurité la plus totale, David se met à somatiser.
Il bégaie.
Perd ses cheveux.
Sa peau se dépigmente par plaques entières.
À l’école, le drame annoncé se poursuit, inéluctablement.
Résultats médiocres, triche pour essayer de sauver les meubles…
Monde de paraître et de faux semblants dans une pièce jouée d’avance :
Arrivé à l’adolescence, David Goggins sait à peine lire et écrire.
Les années passent.
Jackie Goggins fréquente maintenant un nouvel homme.
C’est du sérieux.
David s’entend très bien avec lui.
Malheureusement, assez vite, l’entente est stoppée net par l’assassinat de ce monsieur.
Le choc est terrible.
David a 14 ans.
Les années s’écoulent encore, difficilement.
David a maintenant grandi, et surtout, il a un rêve en tête :
Devenir sauveteur-parachutiste pour l’US Air Force.
Il débute le test d’entrée mais 3 problèmes majeurs émergent :
- David a d’énormes difficultés d’apprentissage
- Il a une peur viscérale de l’eau
- Un examen sanguin révèle chez lui une drépanocytose, une maladie génétique qui entraîne des difficultés dans l’oxygénation du sang
Ces évènements le poussent à abandonner son rêve de devenir sauveteur-parachutiste.
Il ne renonce toutefois pas à l’armée et s’engage à 19 ans comme agent dans l’Air Force Tactical Air Control Party (TACP).
Après 5 ans de service entre 1994 et 1999, David Goggins quitte l’armée.
Il a alors 24 ans.
Pour gagner sa vie, il travaille de nuit comme exterminateur d’insectes.
Son job lui rapporte autour de 1000$/mois.
Il se laisse aller et prend 20kg.
Sa copine tombe en sainte.
Bref, le tableau général se complique.
Mais c’était sans compter sur un petit grain de sable qui allait venir enrayer cette mécanique…
En effet, David Goggins ne le sait pas encore, mais la vie a d’autres projets pour lui.
Et bientôt un cygne noir va lui apparaître pour le lui faire comprendre.
Comment devenir soi ?
Ce cygne noir sera pour David Goggins le simple visionnage d’un documentaire télévisé sur les Navy SEALS.
Les Navy SEALS sont une unité d’élite de l’armée US.
Y entrer relève de l’exploit quasi insurmontable.
Dans ce documentaire, la détermination tant physique que mentale des SEALS l’impressionne et le terrifie à la fois.
Une toute petite phrase finit par le terrasser :
Un officier commandant déclare à propos des SEALS :
“These men detest mediocrity.”
Si cette phrase n’aurait eu aucune incidence chez la plupart d’entre nous, elle déclenche chez lui une véritable secousse tellurique.
Et le voile cachant les rouages de sa propre existence s’écroule alors.
Il comprend que jusqu’à présent, ses peurs et ses insécurités l’ont toujours conduit à jouer des personnages ridicules.
Que consciemment ou non, il a finit par accepter et reproduire les stéréotypes que les gens projetaient sur lui.
Et qu’ainsi, il s’est enfermé dans ce qu’il appelle lui-même une forme de « médiocrité ».
Or justement, l’exécution de ces stéréotypes et cette « médiocrité », c’est toujours ce qu’il a haït de plus fort en lui.
Une fois la commotion passée, David Goggins reprend doucement ses esprits.
Mais dorénavant il le sait :
Rien ne sera plus jamais comme avant…
Il doit rejoindre les SEALS !
Et la solution ne peut venir que de lui.
Car c’est un combat qui ne se mène que seul.
Une bataille de soi contre soi.
Il doit affronter ses peurs, ses insécurités et ses démons.
Arrêter de se trouver des excuses.
Si son rêve est de rejoindre les SEALS et qu’il peut le faire…
Il doit le faire !
C’est comme si une force supérieure le lui avait fait comprendre.
Cependant, même si son état d’esprit vient radicalement de changer, le réel n’a pas disparu comme par magie…
David Goggins pèse toujours 135kg.
Or il doit peser un maximum de 87kg s’il veut intégrer les SEALS.
En plus, la voie d’entrée réservée aux anciens militaires ferme ses portes dans 3 petits mois.
Perdre 48kg en 3 mois…
Oui, il n’a plus le choix.
David Goggins s’astreint alors à un régime complètement dingue et à une discipline de fer.
Lever tous les jours à 4h30 du matin.
Progressivement, les journées d’au moins 8h de sport s’enchaînent.
Vélo, course, natation, gym…
Une série infernale qui finit par payer.
En 3 mois il atteint le poids réglementaire.
S’en suivent 2 tentatives ratées pour intégrer les SEALS.
Il ne renonce pas pour autant.
La 3ème tentative est finalement la bonne.
David Goggins devient ainsi le 36ème noir américain à devenir Navy SEAL.
Il fera 4 ans dans cette unité d’élite et sera impliqué dans plusieurs opérations spéciales, sur différents théâtres d’opération.
L’une de ses missions l’emmènera par exemple à devenir garde du corps du 1er ministre irakien.
L’exploit est d’autant plus impressionnant quand on réalise qu’il a vécu sans le savoir jusqu’en 2010 avec un trou dans le cœur.
Trou qui ne lui laissait que 75% de sa capacité cardiaque…
Comment rester soi ?
Atteindre les sommets de sa discipline et y rester, voilà peut-être le plus dur.
Et David Goggins y parvient.
Son secret ?
Il l’explique simplement :
« I’m not training for a race, I’m training for life. »
Pour préserver ces acquis donc, David Goggins se lance dès 2005 dans une nouvelle aventure :
Il complète plus de 60 ultra-marathons, triathlons et ultra-triathlons.
La plupart de ses courses se déroulent dans des conditions météorologiques extrêmes.
En 2013, il bat un record mondial en réalisant 4030 pull-ups en 24h.
2015 marque la fin de sa carrière militaire.
Il est le seul membre de l’armée US a avoir intégré les 3 programmes suivants :
- Navy SEALS
- Rangers
- TACP
Depuis, il continue inlassablement ses ultra-marathons et donne à travers les États-Unis des conférences sur l’accomplissement de soi.
Dans son livre, David Goggins révèle 3 secrets pour rester soi-même :
- Le travail quotidien (se battre chaque jour)
- L’autodiscipline (ne pas se laisser le choix que de faire les choses)
- Ne pas compter sur la motivation (car celle-ci va et vient)
Comme il le dit très bien, nous avons tous nos démons et nos peurs.
Quoi que l’on fasse ils seront toujours là.
Notre travail consiste selon lui à les reconnaître puis à les affronter chaque jour.
Le prix à payer ?
De l’inconfort et de la souffrance.
Mais selon David Goggins, ce n’est que comme cela que l’on parvient à :
- Maîtriser ses peurs
- S’affranchir des stéréotypes
- Devenir soi et donc devenir libre
David Goggins poursuit en disant que les êtres humains suivent la règle des 40%.
Cela signifie que pour lui, les êtres humains ne réalisent que 40% de leur potentiel.
La raison ?
Ce serait une ruse de notre cerveau pour nous empêcher de sortir de notre zone de confort et de souffrir.
Pour Goggins, arriver à surpasser ces 40% de potentiel, c’est réaliser qu’il y a un bien plus grand au-delà de cette souffrance, celui d’une libération de ses peurs et de ses certitudes.
« You’re getting knowledge through suffering. And on the other end of suffering, there’s a world that very few… very few… have ever seen. It’s a beautiful world because that’s where you find yourself. »
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